Exposition dans les murs de l’Etoile Bleue

L’ancienne maison close ouvrait ses portes au public hier. Avec, en vedette, ses fresques polissonnes et une exposition de photos réalisées dans ses murs

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Les occasions d’en pousser les portes sont rares pour le grand public. Chaque année, il faut attendre les Journées du patrimoine pour plonger dans les « entrailles» de L’Étoile bleue, un lieu à la réputation sulfureuse, rue du Champ-de-Mars. La raison ? Il a abrité, jusqu’en 1946, une maison close (1) ! Une vocation dont subsistent aujourd’hui quelques témoignages, en particulier des fresques, polissonnes pour certaines, franchement « chaudes » pour d’autres.

Une souscription lancée
La Jeune Chambre économique (JCE) de Tours, qui y a établi son siège, proposait hier une ouverture exceptionnelle pour faire découvrir ce bâti, son histoire et évoquer, avec les visiteurs, le lancement d’une souscription destinée à financer la restauration de fresques et mosaïques. « Les travaux devraient démarrer en septembre, et le chantier sera visible pendant les Journées du patrimoine », indique Adrien Baup, de la JCE (2). Ces portes ouvertes ont permis hier à des Tourangeaux de pénétrer pour la première fois dans cet édifice, à l’image d’Édouard, un septuagénaire, qui ne le connaissait qu’à travers le récit qu’en faisait son patron « qui était l’un des clients à l’époque ».

Les visiteurs ont pu, également, une fois montés à l’étage, rencontrer le photographe Philippe Lucchese et juger sur pièces de la qualité de son travail en contemplant une quarantaine de clichés de jeunes femmes réalisés cet automne dans les murs de l’ex-maison close. Une exposition baptisée « Parfum de femme du XIXe », dans laquelle les sept modèles féminins dévoilent leurs charmes, en allant pour certaines jusqu’au nu total. « Je n’ai gardé que le côté “ temple de la féminité ” de L’Étoile bleue et je n’ai pas fait des femmes des objets sexuels », explique le photographe qui, dans son approche artistique, a joué sur la photo sépia, le détournement des affiches de cinéma ou encore de tableaux. Undernier exercice qui l’a particulièrement amusé et qu’il songe déjà à rééditer. Avec, entre autres projets, une version revisitée, entièrement féminine, du « Radeau de la méduse » !

Johan Guillermin

(1) Pendant les Journées du patrimoine, le site voit défiler quelque 1.500 personnes, en l’espace de deux jours.

(2) Contact : Jeune Chambre économique de Tours, 15, rue du Champs-de- Mars. Tél. 02.47.38.32.90. Courriel : jcetours@jcetours.org

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